A la fois traditionnel et moderne, le yoga est un art, une science, une discipline, une philosophie qui permet d’atteindre des états comme la sérénité, l’équilibre, la stabilité, la paix intérieure, le courage, la vitalité.
Cet art a traversé le temps et les frontières de l’Inde pour se pratiquer aujourd’hui à travers le monde par des hommes, des femmes, des enfants de toutes les cultures.

Cela n’a pas toujours été ainsi. En effet, le yoga était pratiqué en Inde uniquement par les Brahmanes (hommes de la caste la plus élevée). Réservé à une élite, les hindous à la philosophie fondée sur la recherche d’une réponse au mystère de la l’univers et de résoudre les problèmes de l’existence humaine, le yoga se pratiquait avec foi. Remarquez, nos problèmes d’existence sont toujours d’actualité et de plus en plus, vu la vie de chien que l’on se fait !
C’est notre karma peut-être ? Vous savez, karma, cette expression mise à toutes les sauces quand on s’est résolu à être « fataliste ». « – C’est ton destin ! ah oui, c’est mon karma ».
En réalité, plus sérieusement, ce terme est utilisé dans des contextes variés pour signifier action, exploit, destinée, causalité, produit, résultat. (La traduction du sanskrit étant action). Pour les hindouistes, il n’y a pas de combinaison d’évènements due au hasard, pas de circonstance fortuite puisque la causalité sous-tend tout. C’est-à-dire que chaque action, vertueuse ou non, laisse son empreinte cachée sur l’âme. Ceci reste inscrit tout au long de cette vie et oriente l’identité de la vie future.
En fait, la somme totale des pensées d’un homme, ses sentiments, ses désirs et ses actions, constituent ainsi son karma, dont les conséquences ne sont que partiellement expurgées dans cette vie, et forgent de façon continue les liens qui constituent la chaîne de son existence. En même temps le karma détermine « l’état de son âme », c’est-à-dire la nature et les circonstances de la vie après la mort et les conditions de la prochaine incarnation. A cause du karma nous sommes liés pour l’éternité à la roue de samsara c’est-à-dire naissance-mort-renaissance.

Voilà ce qu’est exactement le karma. En d’autres termes, c’est la loi cosmique de débit et de crédit pour le bien et le mal ! Encourageant n’est-ce pas ? Que peut-on faire pour se libérer de notre karma ? Du YOGA. Dans l’hindouisme, qui n’est pas une religion, la pratique régulière du yoga, stabilise le mental, le corps, l’âme et permet de stopper cette roue et de ne pas se réincarner.

La recherche de l’alignement, l’étirement, l’ouverture optimum dans les postures avec la conscience de son corps et le développement de ses perceptions amène la libération de la loi du karma. Par l’effort physique et le relâchement mental, les tensions disparaissent, laissant place à une profonde détente, une plus grande souplesse, un plus fort dynamisme et aussi une harmonie physiologique. On se détache de nos afflictions, de nos vieux démons.

Aujourd’hui, que ce soit en Inde ou en occident, le yoga a gardé ou trouvé sa place dans notre quotidien et chacun vient y chercher quelque chose de spirituel, plus ou moins. C’est vrai que la spiritualité en France fait peur, nous qui sommes si rationnels. Il est vrai que si l’on s’amusait à comparer les philosophies hindoues et grecques (à l’époque d’Aristote), on y trouverait des anecdotes qui ne manquent pas de piquant. D’ailleurs, je brûle d’envie de vous raconter comment des sages hindous pour impressionner les philosophes grecs, sous leurs yeux s’immolaient volontairement sur un bûcher. Mais ces exploits ne suscitaient pas l’admiration des Athéniens, à l’esprit rationnel, mais plutôt la stupéfaction. Ils s’étonnaient de voir des sages avoir aussi peu de considération pour leur condition de mortel et d’employer des moyens aussi barbares pour mettre fin à leurs jours.
Mais ce temps est révolu.
(En Inde, la pensée n’est pas linéaire, comme notre logique. Elle revient plusieurs fois sur un même thème pour l’élargir, l’approfondir. Elle s’exprime en spirale, comme l’énergie).

Au contraire, depuis quelques décennies, l’Inde suscite la curiosité chez nous. Donc nous pratiquons le yoga, chacun à notre niveau.
Il y a des étapes dans le yoga. B.K.S. Iyengar, maître indien de yoga, parle du yoga comme un arbre. Ses étapes, comme les éléments de l’arbre, forment un tout indissociable même si chacun à son identité propre.
– les racines (yama = commandements moraux universels)
– le tronc (niyama = purification de soi par la discipline)
– les branches (asanas = postures)
– les feuilles (pranayama = contrôle rythmique de la respiration)
– l’écorce (prathyahara = contrôle des sens)
– la sève (dharana = concentration)
– les fleurs (dhyana = contemplation)
– les fruits (samadhi = état suprême)

La dernière étape est recherchée par tous. On la trouve par une pratique régulière, constante, par la méditation profonde mais surtout, en passant par les étapes précédentes.

« Se détacher de tous ces pouvoirs mène à la suprême Liberté, quand toute semence d’erreur a été réduite. » (Yoga-Sutra III.51)

Estelle Dauzou

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